samedi 21 novembre 2009

LES BESOINS DE L'ENFANT

BESOIN : exigence née de la nature ou de la vie sociale. Avoir besoin de …quelqu’un ou quelque chose : ressentir la nécessité de, vouloir comme nécessaire, utile. (in : Le Petit Robert).
Quelques exemples suffisent pour montrer l’ambiguïté du terme : besoin de dormir, besoin d’un crayon, besoin de fumer une cigarette, besoin de parler à quelqu’un, besoin d’aimer…

On peut distinguer trois sortes de besoins :


1- LES BESOINS VITAUX
Si je n’y réponds pas, je meurs. Exemples : manger, dormir, respirer, uriner, déféquer, transpirer… Souvent physiologiques, ces besoins sont la manifestation de l’équilibre interne de l’organisme. Cela se traduit par des sensations qui déclenchent des réactions chez la personne : la faim, la soif, le bâillement… Ces réactions sont les signaux qui alertent la personne pour qu’elle satisfasse ces besoins.


2- LES BESOINS FONDAMENTAUX
Si je n’y réponds pas, je ne me développe pas. Ces besoins peuvent être physiques, affectifs, intellectuels et sociaux. On peut les classer en deux séries de besoins complémentaires. On dit qu’ils sont complémentaires, car pour que la personne se développe de façon harmonieuse il faut qu’elle puisse répondre à l’ensemble de ces besoins.


Besoins plus facilement reconnus par l’adulte
MOUVEMENT
SECURITE
SOCIALISATION
IMITER L’ADULTE
REPRODUIRE DES SITUATIONS
FICTION, IMAGINATION
RECEVOIR UNE GRANDE VARIETE D’IMPRESSIONS SENSORIELLES

Besoins moins facilement reconnus par l’adulte
REPOS, DETENTE
SE MESURER AU RISQUE
AFFRONTER LE DANGER
AUTONOMIE
S’EXPRIMER PAR LA REACTION
EXISTER DANS SON ORIGINALITE
CONNAÎTRE LE REEL
AGIR SUR LES CHOSES


Qu’ils soient exprimés ou non, la personne cherche à répondre au plus vite aux besoins ressentis. La satisfaction de ces besoins se fait sur le principe de « recherche du plaisir – fuite du déplaisir ».


3- LES BESOINS ARTIFICIELS
Si je n’y réponds pas, cela ne m’empêche ni de vivre, ni de me développer. On dit qu’ils sont artificiels car ce sont des besoins que la personne se crée elle-même pour des raisons diverses et variées. Exemples : fumer, boire de l’alcool, se droguer, regarder la télévision sans raison…


Les besoins vitaux et fondamentaux sont universels. Chaque personne est concernée. Ils s’expriment de façon différente, et à des degrés plus ou moins forts, selon les âges. Quand on ne satisfait pas à des besoins vitaux on inhibe l’action de la personne. Par exemple, si on ne permet pas à une personne de dormir, on diminue énormément ses capacités à agir dans et sur le milieu dans lequel elle se trouve. L’animateur par son attitude et grâce aux différentes situations qu’il propose doit permettre à l’enfant de satisfaire ses besoins fondamentaux. Connaître ces besoins permet, parfois, de mieux comprendre et reconnaître le comportement d’un enfant.

LE PSAADRAFRA

Avant de se lancer dans l’animation d’une activité ludique, d’expression ou de vie quotidienne, après avoir consulté les fiches techniques et autres répertoires que l’on à sa disposition, après s’être fixé les objectifs de l’activité, il n’est pas inutile de se remémorer quelques notions simples d’organisation qui guideront l’animateur lors de la PREPARATION. Car c’est à ce moment, et pas après, que se décide ce que chacun aura à faire, comment, quand et avec quoi.

AVANT L’ANIMATION
Ne pas oublier de SENSIBILISER les futurs participants au projet qui leur sera proposé. Ce sera l’instant où l’animateur saura « donner envie de faire, envie d’aller, envie de participer », « motiver », « réveiller les énergies », « solliciter l’imagination », « rendre l’avenir attrayant », « éveiller la curiosité », « obtenir la compréhension et la coopération », « laisser s’exprimer la spontanéité » des futurs participants. Ce sera aussi l’occasion de transmettre des informations importantes : OU ? QUAND ? COMMENT ? AVEC QUI ? POUR QUI ?…

Ne pas oublier l’AMÉNAGEMENT de l’espace dans lequel l’animation va avoir lieu. L’animateur veillera à le rendre agréable, fonctionnel, confortable, sécurisant… Il choisira l’endroit et l’aménagera en fonction de l’action qui doit s’y produire. Il saura lui donner un air de gaieté, de vacances et saura l’adapter aux besoins de son animation et aux caractéristiques des participants. C’est aussi le moment de faire l’inventaire du matériel dont il aura besoin, de le stocker, de se procurer ce qui manque.

Ne pas oublier d’organiser un ACCUEIL pour les participants. Amabilité, courtoisie, clarté des propos, empressement discret, attentions portées au confort et au bien-être des personnes, écoute, seront des qualités appréciées. Il est plus facile de se sentir à l’aise quand on est reçu avec plaisir, guidé sans assistance ni insistance, que lorsqu’on a l’impression de déranger et que l’animateur « fait la tête »… Et puis il faut se souvenir que la ponctualité est la règle pour celui ou celle qui se charge d’accueillir.

PENDANT L’ ANIMATION
Veiller au DEROULEMENT de l’animation. Il s’agit de l’enclenchement des différentes parties de l’animation entre elles. L’animateur essaiera de donner une cohérence à la progression de son activité, aux différents évènements de celle-ci. Pour l’activité de vie quotidienne « COUCHER DES ENFANTS » par exemple, quelle est la meilleure logique de déroulement ? 1° raconter une histoire quand ils sont sur leur lit ; 2° les envoyer se laver les dents ; 3° les envoyer aux toilettes ; 4° les faire se mettre en pyjama ; 5° les faire se coucher ? OU 1° les faire se mettre en pyjama ; 2° les envoyer aux toilettes ; 3° les envoyer se laver les dents ; 4° les faire se coucher ; 5° raconter une histoire aux enfants quand ils sont dans leur lit ? Pour certaines animations, il est indispensable d’établir un planning qui sera affiché.

Veiller au RYTHME donné à l’animation. Il n’est pas possible de demander aux participants une attention, une disponibilité, un effort physique constant pendant toute la durée de l’activité. L’animateur, en fonction de ce qu’il organise, veillera à l’alternance des séquences qui composent cette activité. Comme pour une pièce musicale, il saura faire varier les temps forts et les instants plus calmes qui permettront aux participants de récupérer, de discuter, de manger, d’apprécier, d’écouter, de se situer, de prendre du plaisir à ce qu’ils vivent, de rester attentifs, disponibles… Il est judicieux, pour une soirée par exemple, de placer les moments calmes à la fin…

Veiller à l’ANIMATION elle-même. Il s’agit ici de définir les modes d’interventions de l’animateur, ses comportements, ses attitudes pendant l’action. Ce n’est pas le plus facile car il doit adapter tout cela au contenu de l’activité et tenir compte des objectifs qu’il s’est fixé. Pour mémoire, il n’est pas nécessaire de « trop en faire » : le style bateleur, s’il ne correspond pas à ce qui se passe, n’est pas apprécié. De même, l’animateur veillera à ne pas crier lors d’un instant calme, à faire correspondre son langage au public, à ne pas gesticuler inconsidérément et à ne pas être statique… De la façon dont l’activité est menée dépend le contentement des participants. Donc sa réussite.

Veiller à la FIN de l’animation. Les meilleures choses en ont une ! Quand on a bien préparé les trois points précédents, la fin arrive d’elle-même. Elle est prévue, annoncée, les participants y sont amenés et l’attendent sans regrets. S’ils ont passé un bon moment, ils l’acceptent.

APRES L’ANIMATION
Penser au RANGEMENT. Une animation n’est jamais totalement réussie quand le matériel, les juex, les aménagements mis en place restent à traîner quand tout est fini. L’animateur veillera à ce que tout soit rangé, remis en ordre, après l’activité. D’autres peuvent avoir besoin de la salle, des ballons, des outils, des jeux, des livres, des tables…

Penser à l’ANALYSE. Inutile de se torturer pour trouver à tout prix ce qui n’a pas fonctionné pendant l’animation. On en arrive très vite à déconsidérer exagérément ce qui s’est fait. Mais passer un instant à regarder ce qui s’est produit n’est pas du temps perdu. Cela permet à l’animateur de conserver ce qui a bien « marché », et de corriger ce qui a moins bien « marché »… Pour une prochaine fois.

LE PROCESSUS DE L'ACTIVITE

◊ L’enfant est une personne

◊ La personne a une histoire, un passé, une expérience. Elle est présente à ce qui l’entoure. Elle a de l’énergie, des besoins, des motivations (celles-ci sont souvent inconscientes)

◊ La personne évolue dans un milieu, elle l’identifie, elle l’observe, elle se déplace dedans (par exemple dans une forêt)

◊ En fonction des conditions, le milieu peut permettre, ou non, à la personne d’agir. Lui donner ou non l’envie de « faire quelque chose »

◊ Cette envie se concrétise en actions. La personne extériorise ses désirs en expérimentant sur l’environnement, les choses et / ou les personnes. Elle commence ainsi à donner une réponse à ses besoins. (par exemple ramasser du bois, s’asseoir sur des souches, balayer le sol avec des branches…)

◊ Petit à petit la personne se fait une idée précise du but qu’elle veut atteindre, de ce qu’elle veut faire (par exemple construire une cabane)

◊ La personne décide alors de matérialiser son idée en utilisant les moyens, les techniques qui lui paraissent appropriées et qu’elle peut aussi utiliser à sa manière.(par exemple tenter différents nœuds, superposer les branches les unes sur les autres…)

◊ Une fois qu’elle a atteint le but qu’elle s’est fixé, la personne peut très bien, à partir de cela, recommencer le processus (par exemple se lancer dans la construction d’une cabane géante dans la cour de l’école ou au centre aéré !)

◊ Ce processus, qui est possible pour une personne, peut également l’être pour un groupe



PLACE DE L’ANIMATEUR DANS
LE PROCESSUS DE L’ACTIVITE

L’animateur doit tenir compte : de la personnalité de l’enfant, des enfants, du milieu (qu’il peut éventuellement enrichir), des moyens (des personnes, matériels…)

L’animateur n’est pas exclu de ce processus. Il favorise par son action (ou son inaction) appropriée la rencontre entre la personne et le milieu, ce qui entraîne chez l’enfant intérêt et motivation.

L’animateur favorise l’expérimentation, la découverte et sait aider l’enfant par l’apport de moyens et de techniques, au moment judicieux, afin de permettre la réalisation d’un but conscient.

L’animateur ne tombe pas dans le piège de la confusion entre son activité personnelle et celle de l’enfant ou du groupe d’enfants.